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Jack Tyler : l’interview politique 1/2

Jack Tyler : l’interview politique 1/2

 

Jack Tyler fait partie de ces rares réalisateurs français qui osent aborder la politique à travers le porno. Plaquant la crise sociale française actuelle en toile de fond, son dernier film Les Caresses de l’Aube remet le marxisme au goût du jour. L’occasion de parler politique, économie, Dieudonné, Soral… Voici l’intégralité de son interview.

 


Qu’est-ce qui t’as donné envie d’écrire un scénario aussi politique que celui des Caresses de l’Aube ?
 

Au départ, l’histoire se concentrait sur deux filles au chômage qui décident de faire du striptease pour se sortir de la merde. Je voulais que ça se passe dans une région sinistrée socialement (usines qui ferment, chômage…) et que le club se redresse grâce aux stripteaseuses, qui y font revenir les hommes. Je voulais greffer là-dessus le personnage de Patrick, un militant d’extrême gauche engagé dans les luttes sociales, qui décide de se couper du monde après avoir été injustement condamné et emprisonné pour avoir mis le feu à son usine. Au moment où j’ai écrit le scénario, le contexte social m’a inspiré, avec toutes les fermetures d’usines et la médiatisation d’Édouard Martin, leader syndical de Florange qui n’est pas allé jusqu’à mettre le feu à son usine, mais qui avait des propos très violents.


 



Pourquoi avoir attendu si longtemps avant de mettre de la politique dans un de tes films pornos ?

 

Sans doute parce que nous traversons une période politique importante. Les propos du film et l’analyse politique sont les mêmes que ceux que j’avais il y a 20 ans, sauf que le contexte social n’a fait qu’empirer, d’autant qu’un Président de gauche applique une politique de droite, dictée non pas par la population (alors qu’il devrait être le représentant du peuple), mais par les instances européennes et mondialistes – pour résumer. Aujourd’hui, on a une classe politique corrompue de bas en haut, qui ne fait qu’appliquer des consignes venues d’ailleurs, de l’Europe notamment, puisque le budget de la France est soumis au dictat européen, et que toutes les normes sont européennes aujourd’hui. Tu ne peux plus faire un pas dans la rue sans être sous le coup d’une loi ou d’un règlement européen, voire mondial. Ce que l’on appelle la « Représentation Nationale » ne représente plus personne. Ça ouvre un boulevard à l’extrême droite, encore que même si Marine Le Pen (je n’ai rien contre elle personnellement, je respecte l’opinion de chacun) se retrouve au second tour, elle ne passera pas parce qu’il y aura toujours le fameux « bloc républicain » qui l’empêchera de passer. Elle n’obtiendra jamais la majorité parce les gens auront une sorte de réflexe pavlovien de peur de l’extrême droite, alors qu’on vit déjà dans une forme de dictature…
 

Certains intellectuels estiment que le FN a repris à son compte certaines des valeurs de la gauche, abandonnées par le gouvernement au pouvoir. C’est aussi ton analyse ?
 

Absolument. Beaucoup d’ouvriers votent FN depuis 10-15 ans. On a laissé croire qu’il n’y avait plus de classe ouvrière en France depuis un moment. C’est faux. Le prolétariat s’est dilué, il n’est plus seulement constitué d’ouvriers d’usine, mais de petits boulots (téléphonie, restauration, grande distribution…). A l’époque où il y avait une vraie masse ouvrière, des représentants syndicaux exprimaient la volonté de cette masse, mais aujourd’hui cette classe sociale est tellement atomisée qu’elle n’a plus vraiment de représentation. C’est la chance de la « social-démocratie » et des gens qui nous gouvernent. Marine Le Pen récupère sans doute une bonne part de ces voix-là, mais elle n’a jamais dit qu’elle couperait les ponts avec l’Europe et sortirait de l’euro (ndlr : la mesure fait pourtant partie du programme du FN) - mesures fondamentales à prendre aujourd’hui. Il y a eu un référendum dans lequel le peuple a dit massivement « non » au Traité Européen, et le Traité est quand même passé car le Parlement s’est réuni et a fait fi de ce référendum. Ce qui laisse croire qu’on ne s’occupe pas du tout de la volonté du peuple.


Carla Cat et Rodolphe Antrim

Carla Cat et Rodolphe Antrim



Le personnage principal de ton film est un syndicaliste très engagé, qui va jusqu’à brûler son usine pour défendre sa cause. T’identifies-tu à cette extrême gauche prête à prendre les armes ?

 

Tout à fait, j’ai ces mêmes convictions depuis 20 ans. Après, quand tu es engagé dans un métier et dans une vie de famille, tu es obligé d’assouplir tes positions. Quand j’avais 20 ans et que j’avais une discussion sur Marx, on en arrivait toujours au point « Godwin-Goulag » : même si tu essaies de convaincre que l’interprétation stalinienne du Marxisme est une aberration et que Marx aurait mis son poing dans la gueule de Staline, tu restes un peu à bout d’arguments... Après la chute du Mur, les pays de l’Est découvrent une certaine forme de liberté, très bien, mais ils ont été immédiatement récupérés par l’idéologie capitaliste. Le porno a trouvé un super terrain de jeu là-bas à une époque, parce que les filles découvraient à la fois la liberté sexuelle, le fric… Maintenant, ça a changé, parce que le capitalisme a tout récupéré, et que les lois du marché ne sont plus idylliques...
 

La critique marxiste du système capitaliste est-elle aujourd’hui aussi valide qu’au XIXe siècle, selon toi ?
 

Plus que jamais, c’est la seule critique valable, elle se plaque parfaitement sur le capitalisme actuel. Marx avait déjà fait le rapprochement entre le capitalisme et l’impérialisme, c’était un visionnaire, sa théorie s’appliquait parfaitement à la version actuelle du capitalisme, où les gens des pays développés achètent à bas coût à des pays sous-développés, et où les gens de ces pays sous-développés essaient d’accéder à la classe moyenne alors que leurs conditions de vie ne vont qu’en se détériorant. Marx l’avait parfaitement analysé en 1860.

 

 

 Les premiers pas de Gérad Kikoine... Devenat la caméra !

Les premiers pas de Gérard Kikoïne... Devant la caméra !
 

Suite de l'interview 2/2